Sans attendre les résultats de la campagne de recensement de la population menée au cours du premier trimestre 2023 à Saint-Barthélemy, il est établi que la densité de la population a fortement augmenté ces dernières années. L’attractivité du territoire - résultant à la fois de sa notoriété, du cadre et de la qualité de vie, du dynamisme du secteur touristique et de la situation fiscale - a depuis longtemps favorisé l’arrivée de personnes extérieures. Plus récemment, la période de reconstruction post-Irma et la gestion de la crise sanitaire qui a permis le maintien de quasiment toutes les activités, ont participé, voire accéléré, l’augmentation de la population. En effet, au lendemain du cyclone de septembre 2017, les entreprises du secteur de la construction ont affiché un besoin accru de main d’œuvre et nous avons assisté à l’arrivée de travailleurs venus de l’extérieur pour participer à la reconstruction de l’île. Certains ont saisi cette opportunité pour s’installer et créer leur entreprise. Puis, face à la crise sanitaire qui a frappé le monde à partir de 2020, l’économie de Saint-Barthélemy, bien que fortement impactée, s’est toutefois montrée particulièrement résistante, grâce à la gestion méthodique au niveau local qui a permis la réouverture des frontières au tourisme international précocement mais prudemment. Guadeloupe la 1ère débutait ainsi un article paru en novembre 2020 : « C'est une petite île qui ne connaît pas la crise ! ». Une situation enviée alors que dans l’hexagone, hôtels, restaurants et bars vivaient une année noire. Dans ce contexte précisément, l’île a attiré une nouvelle fois investisseurs et travailleurs. Toute médaille a son revers. Cette densification spontanée, non maîtrisée, subie et parfois peu qualitative, génère des conséquences néfastes pour Saint-Barthélemy, petit territoire d’à peine 21 km2 : infrastructures et réseaux saturés, hausse des tensions sociales, de l’insécurité, des incivilités, environnement et qualité de vie dégradés... Face à cela, le CESCE a voté en février 2023 la mise en place d’un groupe de travail pour réfléchir à la question de la densification et de l’urbanisation de l’île. Dans ce cadre, le groupe de travail s’est réuni à plusieurs reprises pour construire sa réflexion autour des impacts de l’augmentation de la population et de l’urbanisation.

Ainsi, à partir d’informations collectées sur le terrain et de témoignages recueillis parmi les conseillers, le CESCE a, dans un premier temps dressé un état des lieux de la situation à Saint-Barthélemy (PARTIE I). Cela l’a ensuite conduit à réfléchir à des pistes pour atténuer les effets négatifs de la densification du territoire, tendre vers un « mieux vivre ensemble » et trouver la voie d’un développement mieux maîtrisé (PARTIE II). La Collectivité, de son côté, entend mener une politique assumée de maîtrise de développement de l’ile et travaille sur de nombreux projets en ce sens. Dans ce rapport, le CESCE a souhaité émettre des propositions plus atypiques qui pourraient compléter les mesures déjà envisagées par la Collectivité.