Les nombreuses études menées ces dernières décennies sur l’observation du climat en France, et plus particulièrement dans le sud, confirment les données plus qu’alarmante des rapports du GIEC sur le réchauffement climatique. Les « limites » du climat méditerranéen ont bougé, les lignes iso-climatiques ont été transférées de 100 à 300 km au nord (+1 à 2,5 °N), étendant ce climat au-delà de Montélimar et de Toulouse. Les projections climatiques sur les années 2040 – 2050 convergent vers une poursuite de l’augmentation des températures de l’air, une diminution de la pluviométrie hivernale et printanière, une augmentation de l’évapotranspiration, un déficit climatique et un indice d’aridité qui s’étendrait sur le Sud-ouest, au-delà d’Agen, au sud du massif central et dans la vallée du Rhône jusqu’à Lyon. C’est dans ce contexte que la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur a décidé de se doter d’un Plan Climat intitulé « une COP d’avance » avec une série de mesures concrètes concernant les transports, la neutralité carbone, la croissance économique, la préservation du patrimoine naturel et la qualité de vie afin d’atténuer les effets du climat sur notre région. Cette préoccupation se retrouve dans le Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires (SRADDET) qui prend en compte un certain nombre d’objectifs pour limiter cette évolution. Si le sud de la France a su s’adapter au climat méditerranéen en aménageant, en partie, son territoire pour faire face au manque d’eau et aux fortes chaleurs estivales, les évolutions climatiques (étés caniculaires, sécheresses, pluies torrentielles), les modifications sociales et sociétales (augmentation de la population, modifications du tissu urbain, des infrastructures de transport, adaptation des pratiques d’hygiène, d’alimentation, …) et les pratiques culturales de ces dernières années interrogent les pouvoirs publics sur la capacité des territoires à fournir de l’eau en quantité et en qualité pour satisfaire l’ensemble des besoins de ces différents usages. La Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur s’inquiète à juste titre de l’évolution climatique sur ses ressources en eau et a créé en 2014 l’Assemblée pour une Gouvernance Opérationnelle de la Ressource en eau et des Aquifères (AGORA). Cependant, l’agriculture régionale, un des fleurons de l’agriculture nationale pour un certain nombre de ses productions emblématiques souffre déjà de l’évolution climatique et l’irrigation qui a permis de mettre en valeur des territoires et des cultures, devient, aujourd’hui, un des éléments essentiels participant à la conservation de la qualité des sols et à la pérennité de cette activité économique.
Travaux publiés : Publications des CESER